Nous allons instruire la question budgétaire pendant deux jours. C’est l’acte fondamental d’une collectivité. Nous allons dire quelles sont nos ressources, comment elles sont construites. Nous allons décider d’engager un certain nombre de dépenses.
Acte d’autant moins banal que depuis 2004 où nous cheminons ensemble, le contexte a de fait changé.
Nous avons connu un changement de majorité à l’échelle nationale. Changement de majorité qui de fait suscite, a suscité des attentes de la part du peuple, de la part des élus des collectivités.
De la part des collectivités, de gauche, une volonté de mettre en œuvre des politiques publiques qui permettent de répondre aux enjeux actuels sociaux, écologiques et politiques.
Des politiques qui visent à protéger, à accompagner ceux qui ont le moins : la jeunesse et parmi elle les apprentis, les lycéens des filières prof, la jeunesse des classes populaires ou encore les bénéficiaires de la formation professionnelle, les chômeurs plus particulièrement ceux qui ne sont pas indemnisés, un sur deux en Rhône Alpes, nos agents aussi, en particulier ceux qui sont le moins rémunérés. Des politiques qui vont dans le sens de la recherche de l’utilité sociale et de la planification écologique, deux marques de l’intérêt général. Des politiques qui visent à rendre un meilleur service ou au moins de garantir une qualité égale de nos TER. Des politiques qui visent à rendre accessibles les loisirs et vacances, dans une région comme la nôtre, cela n’apparaît pas hors sujet. Voilà quelques objectifs que j’énonce de la façon la plus simple possible, volontairement et qui pour nous sont des priorités absolues.
Pour cela, la première condition est celle d’une répartition des richesses radicalement différente de celle que nous connaissons aujourd’hui et qui s’est accentuée dans l’iniquité, année après année, au profit des plus riches, au détriment du travail bien sûr. Ne se donner comme seule ambition ou comme ambition principale comme c’est suggéré dans le texte du BP la réduction de la dette publique sans s’interroger sur sa légitimité, sans pointer que le prix à payer est la réduction peu ou prou de la dépense publique qui ne fait qu’étouffer l’activité, qu’accentuer les catastrophes qu’annoncent jour après jour les plans sociaux, pour nous n’a pas de sens. Ce n’est pas nous, le groupe du Front de Gauche, même si nous partageons cette inquiétude, qui martelons la difficulté majeure dans laquelle l’ensemble des régions sont pour assumer le coût de la commande ferroviaire. Cela revient juste à dire que dans de telles conditions financières, il n’est pas possible d’assumer le cœur de nos compétences à savoir celle de développer du transport collectif, condition indispensable de la lutte contre la pollution et d’un développement écologique.