Au 3ème tour des départementales, la magouille sort vainqueur

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Dans la 5ème République agonisante, le temps des citoyen-ne-s s’évanouit pour laisser libre court à celui des élu-e-s. Ainsi, le scrutin des 22 et 29 mars a laissé la place aux discussions et accords d’alcôve pour l’élection des présidents des conseils départementaux qui s’est déroulée le jeudi 2 avril. Ce fut alors un florilège.

Dans le Tarn et Garonne, c’est une alliance post-électorale entre le PS et l’UMP qui a mis fin au potentat du sieur Baylet. Dans l’Essonne, après l’échec de l’union de la gauche locale, le psychodrame entre frères ennemis de l’UMP a permis d’évincer celui qui a maille à partir avec la justice pour laisser le département entre les mains d’un proche de Nicolas Dupont-Aignan, la béquille de Marine Le Pen. En Lozère, Manuel Valls s’est pris à son propre piège de la valse des étiquettes en attribuant le label divers gauche à un binôme qui ne l’était pas, avant de le devenir après élection et tractations pour donner une majorité à la gauche.Dans le Lot, le PS a fait rejouer par ses élu-e-s la désignation qui avait eu lieu par ses militants.

Palme du grotesque, dans le Vaucluse, le président du Conseil départemental a été désigné à l’âge du fait de l’égalitéau 3ème tour de scrutin du « 3ème tour » électoral. Ce qui a finalement fait basculer le département à droite. Cela en serait risible si ce n’était aussi démocratiquement dramatique. Non seulement en 2015 la France se meut toujours dans un système gérontocratique, mais celui-ci est si bien fait qu’un groupe peut donc prendre un département non seulement sans avoir de majorité absolue mais donc même sans avoir de majorité relative !

La 5ème République est moribonde. Seule la Caste peut s’y mouvoir. Le Peuple y est réduit au rôle de figurant, consigné à devoir s’exprimer en amont et hors des lieux de décision. Expulsé du cadre démocratique, il devient par son abstention spectateur de celui-ci en attendant de récupérer sa souveraineté. Le choc, inéluctable, n’en sera que plus violent.

Nous, élu-e-s de la Gauche par l’exemple, revendiquons l’exemplarité dans nos actions et radicalités concrètes mais aussi par le rejet de toutes les combines et magouilles qui asservissent le peuple aux accords entre élu-e-s. Face aux pratiques de la Caste, nous serons de ceux qui organisent sans attendre la réponse citoyenne pour engager la bifurcation démocratique qui seule peut nous préserver de la course vers l’abîme fasciste. La 6ème République est un mot d’ordre. La construction de majorités citoyennes un vade-mecum.