Dans nos communes Place au peuple !

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A toutes les têtes dures de France !

Intervention de Gabriel Amard, Secrétaire National du Parti de Gauche, président de la Gauche par l’Exemple

 

Chers camarades,

Il est des temps qui sont importants dans la vie d’un parti.
Celui là en est un, parce qu’il s’agit de nous doter d’un programme pour partir à la bataille politique et culturelle ; les moments de respiration comme celui-ci, pendant lesquels nous affutons notre projet politique, notre stratégie et notre méthode sont précieux.
Je remercie en votre nom toute l’équipe, qui autour de Patricia Guilhot a organisé cette convention.

Voilà maintenant 6 mois que le Parti de Gauche tout entier est engagé dans ce travail d’élaboration collective de nos orientations pour les municipales. Au Congrès de Bordeaux, nous avons adopté la stratégie de l’autonomie conquérante et rassembleuse, pour former dès les municipales des majorités alternatives à la droite, à l’extrême-droite et aux politiques austéritaires des solfériniens.
Nous avons inventé une méthode démocratique inédite : depuis la prise en compte par notre conseil national le 25 mai d’un texte introductif qui a fixé nos 8 chantiers prioritaires pour la mandature 2014-2020, nous avons lancé un processus dans lequel secrétaires nationaux, commissions thématiques, ateliers militants du Remue-Méninges et comités locaux ont mis la main à la pâte. Soyez en tous remerciés, et en votre nom je tiens à remercier les membres de la commission des résolutions

Marie-Laurence Arnaud, Elise Ballet, Alain Bousquet, Riva Gherchanoc,Jean-Michel Grémillet, Romain Jammes, Martine Lachaud, Michel Larive, Christine Le Coent , Boris Morenas, Jean-Luc Varin,
Et les SN
Delphine Beauvois, Marie-Laure Darrigade, Jean-Charles Lallement, Pascale Le Neouannic, François Longérinas, Corinne Morel-Darleux, Laurence Pache et Danielle Simonnet et enfin Tony Bernard pour la Gauche par l’Exemple

Merci à eux pour leur disponibilité, leur dévouement et le travail qu’ils ont fournis pour la rédaction, les synthèses puis pour arbitrer les quelques 700 amendements, que vous avez défendus sur la plateforme du Parti.
Permettez-moi d’avoir une note toute particulière pour ma complice durant des centaines d’heures : Elisa Martin, co-présidente de la commission.

En ce qui concerne ce travail d’amendements, nous avons intégré 549 amendements qui précisaient le propos de façon pertinente, qui l’illustraient par des exemples innovants, qui complétaient des oublis ou qui soulevaient des incompréhensions...
Par contre, nous avons refusé unanimement 5 familles d’amendements :

  • ceux qui posaient un problème politique, comme la dizaine sur les SPL, ceux qui proposaient de limiter la construction verticale dans le cadre d’un urbanisme compact, ceux qui traitaient de la reconnaissance des spécificités culturelles des territoires…
  • ceux qui alourdissaient le texte avec un niveau de détails techniques tel qu’on a estimé qu’ils relevaient plus de la fiche action que du texte d’orientation
  • ceux qui affaiblissaient le propos, je pense notamment à tous ces amendements qui demandaient le remplacement de « Roms » par « migrants ». Dans le contexte, il nous a semblé plus pertinent d’être clairs : nous ne participons pas à la chasse aux Roms !
  • nous avons rejeté les amendements de suppression des passages qui traitaient de politique nationale, en cohérence avec notre stratégie de faire de ces municipales le premier tour des élections européennes.
  • Enfin nous renvoyons nos camarades qui ont pointé la nécessité de réécrire tout le texte pour éviter les répétitions et les différences de style, à l’avertissement dans le texte introductif qui rappelle que l’introduction et les textes ont vocation à être lus et utilisés de manière autonome, et que les chapitres visaient à approfondir et illustrer les priorités ;

Voilà en synthèse les principes qui nous ont guidés, à l’unanimité de la commission des résolutions.

Comme nous privilégions le débat argumenté, vous a été donné la possibilité de maintenir vos amendements et de les soumettre à nouveau, afin qu’ils soient réétudiés par la commission des résolutions, voire soumis au vote de la convention, si la discussion n’a pas permis de faire synthèse. Tout à l’heure, nous aurons 6 amendements à examiner.

Camarades,
Le texte que nous allons adopter est non seulement un texte de résistance mais aussi un texte de combat. C’est que nous allons à la confrontation mes amis. Vous le savez, la période que nous traversons ne va pas être une promenade de santé.Et vu comment les importants prennent en compte la situation politique, nous n’avons décidément plus rien à attendre d’eux.
Quand on est au pouvoir et que son seul projet politique c’est d’isoler le Parti de Gauche, je vous renvoie au tweet de Mr carvounas, alors c’est qu’on est à l’agonie. Allez mourir ! Vous êtes la honte du socialisme !

Le problème c’est que, dans leur perdition, ils emmènent avec eux des familles entières, des salariés, des retraités pris à la gorge et sommés de payer encore et encore, pour engraisser ceux qui se gavent encore et encore.
40 milliards de dividendes vont encore être distribués aux actionnaires par les entreprises du CAC 40.
Toujours la même rengaine, la richesse pour les riches et la pauvreté pour les pauvres. Comme avant.
Comme avant, on s’acharne sur le peuple, tandis qu’on cajole le Medef.
Comme avant, on s’acharne sur les immigrés, les Roms, les sans-papiers tandis qu’on flatte les électeurs de La Le Pen.
Comme avant le Ministre de l’intérieur prononce des phrases indignes de la République. Juste son nom a changé.
Mais comme avant, le MRAP est fondé a porter plainte pour incitation à la haine raciale.
Comme avant on s’acharne sur les retraites et le droit du travail, tandis qu’on cajole le capital et la compétitivité.

Monsieur Hollande, on s’en fiche de votre compétitivité ! A quoi ça sert la compétitivité, si les gens ne peuvent pas manger, se soigner, se loger, accompagner leurs enfants. A quoi elle sert, si les gens en crèvent ?
Vous avez capitulé !
Quels que soient le nombre de Brignoles, nous avons compris, il n’y aura pas de sursaut, les solfériniens ne bougeront pas.
Camarades, rien ne viendra les perturber. Ils se complaisent dans l’impuissance.

Mes camarades, ne comptons que sur les combattants ! Pour faire avancer la révolution citoyenne, nous avons besoin de têtes dures, pas de ces mollassons, ces capitulards, ceux qui se rendent avant même d’avoir mené la bataille.
Elles sont légion les têtes dures au Parti de Gauche, et au Front de Gauche. Mais il y en a d’autres. Des écolos, des collectifs...
Dans la boutique PS, il y en a quelques uns. On les entend encore respirer. Pas assez, mais ils s’élèvent contre cette politique menée en leur nom.
A ces têtes dures, avec notre texte et nos 14 clés du rassemblement, nous leur disons, rejoignez-nous. Entrez en résistance.
Que faites-vous encore avec ces apothicaires rivés sur leur calculette électorale, sans foi ni loi, à faire leurs misérables calculs ? Que faites-vous encore avec ceux qui ont oublié pourquoi ils se sont engagés, qui avalent les prescriptions de la commission européenne, du FMI, des marchés financiers, de Tatie Angèla sans broncher ?

Venez ! Venez participer à nos rassemblements autonomes, venez impulser avec nous cette majorité alternative. Vous êtes les bienvenus pour faire quelque chose de plus grand, d’utile. Avec nous, vous reprendrez le gout du combat et de la Fraternité ! Camarades du parti de gauche, tendez la main, tendez les bras ! Rassemblez, donnez de la force. Marchez devant ! Entrainez !

Notre ambition n’est pas de picorer quelques élus, ou quelques notables de plus, mais de faire notre entrée dans les conseils municipaux pour protéger de l’austérité, préserver les biens communs, révoquer les chatelains municipaux qui veulent confisquer la démocratie et revenir au féodalisme avec l’acte III de la décentralisation !
Nous, nous faisons révolution citoyenne pour instaurer le droit au bonheur.
Nous n’y parviendrons que si nous suscitons l’implication populaire. Pour y arriver, plus de compromis, plus de compromissions possibles. Avec nous, ce que nous disons, nous le ferons ! Ce que nous déclinons autour de 8 chantiers politiques, nous le ferons.

  • A toutes les têtes dures de France, nous disons, venez avec nous réhabiliter la puissance publique et le service public local. Celui qui protège, celui qui constitue le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Et non pas celui qu’on déleste aux multinationales, tout occupée à faire leur beurre sur le dos de nos besoins humains indispensables. Créons des services publics pour la gestion des biens communs ; L’eau, l’énergie, les transports, les déchets, les crèches, la restauration scolaire ne doivent plus faire du beurre, mais du bonheur !
  • A toutes les têtes dures de France, nous disons, venez inventer avec nous un autre mode de développement local, une autre façon de produire et de consommer. Faisons de nos communes, des laboratoires de l’Economie Sociale et Solidaire. C’est aussi un moyen de nous délivrer de la mainmise des grands groupes, d’introduire de la solidarité dans les échanges locaux, de soutenir les coopératives, de développer des circuits courts, bref de construire l’économie de demain, libéré du productivisme et du consumérisme insensés. C’est aussi pourquoi, nous interdirons la publicité sur l’espace public !
  • A toutes les têtes dures de France, nous disons, venez engager la planification écologique locale. Si vous êtes conscients de l’urgence écologique, fonçons ! Fini de tergiverser ! Nous avons les outils pour lutter contre la précarité énergétique, faire des économies d’énergie, préserver la biodiversité, développer une agriculture locale et paysanne et stopper un aménagement destructeur de la biosphère.
  • A toutes les têtes dures de France, nous disons, désobéissance à la pensée unique qui veut que tout soit à vendre ou à acheter. Développons la gratuité : transports, cantines, eau, culture, lecture publique... Chaque fois que la gratuité avance, c’est le capitalisme qui recule, c’est l’impôt qui retrouve ses lettres de noblesse !
  • A toute les têtes dures de France, nous disons, enagagez-vous sur nos listes, confrontez-vous au diktat de l’austérité et de ses VRP municipaux, qui n’ont que faire des intérêts du peuple. Avec nous ce sera tout le contraire. Nous associerons tous les citoyens, y compris les résidents étrangers à toutes les décisions du conseil municipal. Avec nous, le budget sera participatif ou ne sera pas. Nous développerons la co-gestion des services publics en créant des conseils d’usagers ! Nous soutiendrons les médias alternatifs et les contre-pouvoirs ! Mieux, les électeurs auront la possibilité de nous révoquer à mi-mandat lors d’un référendum de révocation. Développons ensemble l’implication citoyenne.
    Partout encourageons les citoyens à se mêler de ce qui les regarde et même de ce qui ne les regarde pas !
    Aidez-nous à faire de nos communes des espaces d’émancipation, libéré des temps aliénants. Nous rapprocherons les fonctions indispensables à la vie : le logement, l’emploi, services publics, la culture, les espaces publics et de nature.
  • A toutes les têtes dures de France, nous disons, aidez-nous, ne regardez pas les médias organiser le spectacle qui leur convient, en restant les bras croisés. Montez avec nous dans le train pour ouvrir la brèche et renverser le système.

Sinon, des traitres à la patrie républicaine des français confisqueront le pouvoir. Les importants s’accommoderont de compromis avec l’extrême-droite pour conserver leur place, leurs dividendes et leur patrimoine. Si l’on ne veut pas que l’histoire se répète, on ne doit lâcher aucun millimètre de terrain.

Camarade, rallumons la flamme de la présidentielle, l’espoir est de notre côté. Feu de tout bois !